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Jean Clément et Anne Lièvre se marient le 5 mars 1697 (dernier acte, page gauche) à Feuquières (60, Oise).
Anne est née le 18 septembre 1672 (3e acte, page droite), à Feuquières, fille d'Adrien et Louise Lenglier. Elle a 24 ans.
Jean est né le 22 décembre 1669 (avant dernier acte, page droite), également à Feuquières, fils de Pierre et Antoinette Saureux. Il a 27 ans et est marchand serger.
Clément fait donc le commerce de la serge, une étoffe légère et croisée, ordinairement faite de laine. En cette fin du XVIIe siècle, l'industrie textile est florissante dans la région. La majorité des tisserands, des sergers, etc. travaille à domicile. Les manufactures prennent tout juste leur essor.
La Picardie est une terre de combat, un lieu de passage des armées, et la première partie du XVIIe siècle est rude. Car aux guerres s'ajoutent les épidémies, particulièrement la peste. La seconde partie du siècle est plus calme, mais l'abrogation de l'Edit de Nantes (1685) provoque des troubles.
C'est dans un monde un peu apaisé que nos deux héros convolent.
Mais... ils sont allés plus vite que la musique ! Car le 16 février 1697 (3e acte, page droite), naît Augustin, leur premier enfant, soit environ trois semaines avant leur mariage. Augustin a été baptisé et Anne a donné le nom du père - Jean Clément.
Fait rarissime, Anne est présente au baptême, renouvelle sa déclaration du nom du père et signe l'acte de baptême.
Leur mariage va régulariser la situation. Jean et Anne obtiennent la permission de se marier en temps "défendu" : c'est le temps du Carême. Et "l'enfant provenant dud(it) Jean Clément et de lad(itte) Anne Lièvre avant leur mariage, mis sous le voile pendant la bénédiction qui le donne à la messe". Ainsi Augustin devient un enfant légitime.
Mais qu'en est-il de ce "voile" ? Est-ce simplement une expression, ou le voile existe-t-il vraiment ?
Le voile ou drap ou poêle qui vient de "pallium" - mot latin signifiant "pièce de drap" - existe, ou a existé. C'est un drap, un voile, ou un simple ruban tendu au-dessus des mariés au moment de la bénédiction nuptiale. Venu d'une tradition romaine, et donc païenne, il a été repris par les Pères de l'Eglise. Le voile symbolise la bénédiction céleste qui descend sur les époux, et la ratification divine de leur choix mutuel. Cette bénédiction s'étend à l'enfant ou aux enfants conçus avant le mariage et "mis sous le voile".
Aujourd'hui, ce rituel a disparu de notre société, mais il en reste une trace : le voile blanc de la mariée.
Jean Clément et Anne Lièvre sont les Sosa 4332 et 4333, génération XIII, de mes petites-filles.
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