Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

-----Barthélémy Esmingaud-----(né vers 1651-décédé en 1691)

Un article qui vient compléter "La Gazette des Orres", article publié le 30 mars 2022.

Tous les textes de cette couleur contiennent un lien vers une autre page, interne ou externe. Pour y accéder, il suffit de cliquer sur le texte.

undefined
[clic]

Avant-propos

Comme souvent, je suis partie confiante. J'avais tous les éléments pour mon "Journal Ancestral" du 30 mars 2022. Jacques et Françoise étaient identifiés, je connaissais (presque) leurs parents, je connaissais leurs enfants, je connaissais même Les Orres, là où ils ont passé leur vie et où je suis allée. J'avais trouvé des événements en lien avec l'année du mariage - 1693. Tout roulait...

Et encore une fois, un grain de sable est venu entraver mon élan : l'acte de décès du premier époux de Françoise, Barthélémy Esmingaud. Il comporte la cause de son décès, ce qui est rare et toujours intéressant. Barthélémy a été tué par "les barbets lors du l'enlèvement du bestail".

Diable, mais que sont ces "barbets" ? Mes recherches me mènent vers une race de chien. J'ai un doute.

Première étape : faire valider par un "presque-pro" ma lecture de la phrase (sur le forum Paléographie de Geneanet). Ma lecture est bonne, il s'agit bien de barbets et d'enlèvement = de vol de bétail.

Deuxième étape, soumettre le texte de l'acte sur le forum "Hautes-Alpes" (toujours Geneanet), en demandant si ces chiens, les barbets, sont courants dans la région. Surprise, il ne s'agit pas de chiens, mais de bandits, présumés être des protestants du canton de Vaud, surnommés "Barbets" !

Et me voilà à nouveau plongée dans une histoire embrouillée m'obligeant à comprendre pourquoi existait une telle rivalité entre ces Barbets et mes braves gens des Orres. Histoire embrouillée, celle avec un H majuscule (ou avec une grande hache, au choix). Ce texte qui normalement devait me prendre deux ou trois jours de travail, va en fait me prendre plus d'une semaine pour mener à bien mes recherches. Je vous livre ici le résultats (et les sources) de ces recherches, en espérant ne pas avoir fait d'erreur d'interprétation !

Retour Sommaire

Le point de départ

Barthélémy Esmingaud, fils de Pierre, vit aux Orres (05, Hautes-Alpes). Il épouse Françoise Joubert en juin 1684. Deux enfants naissent : Anne en 1688, qui vivra et se mariera, et Catherine, née en 1691, qui décèdera en 1692.

Barthélémy décède le 18 septembre 1691 (2e acte, page droite), à environ quarante ans. Son acte de décès révèle les causes de sa mort :

[clic sur l'acte pour mieux le lire]

[clic sur l'acte pour mieux le lire]

Françoise Joubert est maintenant veuve, seule avec sa fille Anne. Elle a environ 28 ans. En 1693 elle épouse Jacques Guérin, veuf lui aussi, et père de trois jeunes enfants. Ensemble ils auront cinq enfants. Jacques décède en 1705, à environ 50 ans. Jeanne décède en 1733, alors qu'elle a environ 70 ans.

Retour Sommaire

Où vivait-il ?

Les Orres est un petit village de montagne dans les Alpes, qui s'étend entre 1300 m et 1800 m d'altitude.  Village essentiellement rural, vivant de l'élevage et de la culture. Jusqu'à l'arrivée de "l'or blanc".

[clic sur la carte pour mieux la voir]

[clic sur la carte pour mieux la voir]

Brins d'histoire

[clic sur la frise pour mieux la lire]

[clic sur la frise pour mieux la lire]

Les Orres est un village situé près de la frontière qui, à la fin du XVIIe siècle, séparait le Dauphiné et le Comté de Provence ou le Duché de Savoie, selon les époques. Lors de l'invasion par la Savoie, en 1692, le village est pillé.

L'origine de la mort de Barthélémy, en 1691, n'a pas de lien avec la Savoie, mais plutôt avec les barbets, "nom fut donné jadis aux Vaudois du Dauphiné, puis aux Camisards des Cévennes, partisans de leurs pasteurs appelés "Barbes"."

Qui sont-ils ? Des bandits de grands chemins ? De pauvres gens qui ne trouvent leur pitance que grâce au vol de bétail ? Des membres de l'Eglise Vaudoise ?

"Pierre Valdès était un riche marchand de la ville. En 1173, il écouta un passage de la vie de saint Alexis narrée par un troubadour. Ce récit lui fit éprouver le désir de vivre plus proche de Christ, de suivre nu le Christ nu. Il vendit ses biens pour suivre l'idéal de pauvreté apostolique, c'est-à-dire imiter la vie des apôtres. Il plaça ses filles à l'abbaye de Fontevraud fondée par Robert d'Arbrissel. Selon la tradition vaudoise, il se serait fait traduire des passages choisis de la Bible du latin en langue vulgaire, et les aurait appris par cœur. Il commença à prêcher dans les rues de Lyon, acte qui était alors interdit par l'Église catholique. Seuls les prêtres et les clercs, en effet, étaient autorisés à le faire. L'Église toléra dans un premier temps la présence de Valdès et de ses disciples à condition qu'ils ne prêchent plus. Mais, ayant bravé cet interdit, ces derniers furent chassés de Lyon par l'archevêque. Ils constituèrent dès lors les premiers vaudois, qui se nommaient eux-mêmes "pauvres de Lyon"."

"La période de répression la plus sanglante eu lieu lors des Pâques vaudoises de 1655, dans les vallées du Piémont italien, qui obligea plus de 300 femmes vaudoises à venir se réfugier de l'autre côté de la frontière, dans le Queyras français, à Molines. En 1686, sous la pression du roi de France Louis XIV, le duc de Savoie persécuta les Vaudois des vallées alpines qui se réfugièrent à Genève, comme des milliers de huguenots, d'où ils furent répartis en Suisse, dans les possessions de Berne, et en Allemagne, plusieurs centaines partant aussi en Hollande, en Angleterre, en Afrique du Sud et dans le Nouveau-Monde. Après la glorieuse révolution anglaise de 1688, menée par une armée anglo-hollandaise composée à 20% de huguenots, les rapports de force militaire changent en Europe. Le duc de Savoie Victor Amédée II leur accorda alors un édit de tolérance et les Vaudois furent autorisés en 1689 à faire leur "glorieuse rentrée" jusqu'à leurs vallées par un périple de 200 kilomètres, plein sud, le long des crêtes montagneuses."

Quoiqu'il en soit, Barthélémy trouva la mort au cours d'une échauffourée entre les gens du village et les "Barbets", autour d'un vol de bétail.

Retour Sommaire

 

Tout, tout, tout sur ce blog, en cliquant sur ce texte

Si vous souhaitez partager vos propres réalisations : textes, vidéos, graphismes, BD, podcasts, livres photos et autres... vous pouvez les partager sur le groupe Facebook que j'ai créé à cet effet. Sur ce groupe, vous pouvez aussi lire des articles d'autres auteurs. Il s'agit d'un groupe privé, il faut donc s'y abonner. Vous pouvez toujours - abonné(e) ou pas - prendre connaissance des objectifs de ce groupe en lisant le texte de présentation.

Raconter sa généalogie

Vous pouvez aussi retrouver mes articles sur ma page Facebook, qui fonctionne comme un site "miroir" de ce blog (page en accès libre).

desancetresetdesactes

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%

Retour à l'accueil
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article