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Henri Freylinger (1866-1910)

Henri Freylinger, né à Paris, fils d'étrangers, décédé le 13 mai 1910, il y a 112 ans, à l'âge de 43 ans.

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Branche Ducret

 

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Je m'appelle Henri Freylinger. Je suis né le

28 décembre 1866 (acte 3212)

à Paris, dans le Ve arrondissement.

Mon père Jean (ou Joannes) et ma mère Susanne Christmann ont vécu au même endroit.

Mon père est né à Bettendorf, dans le Grand-Duché du Luxembourg, en 1822. Ma mère est née dans le même pays, à Berdorf, en 1839. Quel fut leur parcours ? Je ne sais pas trop, mais ils se sont mariés à Paris le 28 octobre 1865, dans le Ve arrondissement. Je suis l'aîné de leurs cinq fils. Nicolas, né en 1871 est décédé à l'âge de 27 mois. J'ai peu de souvenir de lui. 

 

Mais je reste marqué par le décès de mes deux frères, Michel, décédé à l'âge de 27 ans, et Nicolas, décédé à l'âge de 21 ans, partis tous les deux la même année en 1896. Mon père était déjà décédé, mais ce fut très difficile pour ma mère, Susanne.

Jean, mon plus jeune frère né en 1877, a vécu. Comme moi, il s'est marié et a fondé une famille.

J'ai épousé Joséphine Marie Emilie Scala à Paris, toujours dans le Ve arrondissement, le 7 septembre 1889 (acte 705). Mon épouse est connue soit sous le prénom de Joséphine, soit sous celui d'Emilie... J'avais 22 ans, elle avait 18 ans. Avant de vous parler de nos enfants, je tiens à vous conter l'histoire de ses parents. Comme c'est un peu confus, peut-être pourrez-vous nous aider à mieux comprendre cette famille.

Son père, Louis Scala, et sa mère Joséphine de Courten sont mariés, cela est certain. Mais où se sont-ils unis ? Mystère. Un de leur fils, Eugène est né à Cannes en 1864. Joséphine et son frère Maurice sont nés à Sierre dans le Valais, en Suisse, là où est née Joséphine de Courten, leur mère. Ce qui semble avéré, c'est que Joséphine appartenait à une famille de notables, peut-être noble. Et que son mariage avec Louis Scala ne leur a pas convenu, mais alors pas du tout. A tel point que le 30 septembre 1858 (bas de la page 3) la famille de Courten a demandé et obtenu de la justice suisse une mesure de mise sous curatelle à son encontre. Ce qui revenait à lui "couper les vivres", et à lui interdire l'accès à l'argent de la famille. Joséphine est décédée le 12 février 1911 (acte 555) dans le XIe arrondissement de Paris, à l'âge de 75 ans. Elle était blanchisseuse.

Quant à Louis Scala, mon beau-père, il reste "invisible". Son nom est bien cité sur les différents actes de ses enfants et sur l'acte de décès de son épouse. Mais le concernant lui, rien. Où est-il né ? En Italie, dans un des pays d'Afrique du Nord, en Suisse ? Et son décès reste aussi dans l'obscurité. Il est décédé entre 1893 et 1899, mais rien de plus. Une chose est certaine : il n'était pas français et ne semble pas avoir demandé la nationalité française. Maurice, un des frères de Joséphine, a demandé et obtenu sa naturalisation française le 30 décembre 1899 (page 7/9). Sur le décret, il est précisé qu'il est né en Suisse, mais cela ne nous renseigne pas vraiment sur son parcours. Louis Scala a été restaurateur et négociant en "fruits secs, vins et eaux-de-vie". Malheureusement, son commerce a fait faillite en 1878 (3e colonne).

De mon côté, il reste aussi des zones d'ombre. Je vous l'ai dit, je suis né à Paris, mais mes parents venaient du Grand-Duché du Luxembourg. Mon père n'était pas français, car sur la fiche militaire de mon frère Michel, il est précisé : Né en France d'un père étranger (article 8 paragraphe 4 du Code civil). Ce paragraphe dit "Les jeunes gens mineurs que les articles 8, paragraphe 3 et 4; 12, paragraphe 3 et 18 du Code civil, modifies par les lois des 26 juin 1889 et 22 juillet 1893, sur la nationalité, déclarent Français sous condition résolutoire, et qui désirent contracter un engagement volontaire, doivent produire, outre les pièces exigées par le décret du 28 septembre 1889, une déclaration de renonciation à la faculté qu'ils possèdent de décliner la qualité de Français dans l'année qui suit leur majorité. Cette renonciation est faite en leur nom par leur représentant légal, selon les distinctions établies dans l'article 9, paragraphe 2, du Code civil. Elle est reçue par le juge de paix du canton dans lequel réside le déclarant."

J'ai fait la déclaration "prescrite par l'article 9 du code civil le 10 décembre 1887". Je n'ai pas renoncé à la nationalité française, et j'ai fait mon service militaire !

Je n'ai pas connu les affres de la guerre 1870-1871, ni celle de la Commune de Paris. Plus exactement, je les ai vécus, mais je n'en ai pas souvenir, j'étais trop jeune. Les souvenirs que j'en ai sont ceux qui m'ont été racontés par ma famille. Et je n'ai pas connu non plus la guerre suivante, car je suis mort en 1910.

En 1898, j'ai été réformé temporaire pour "paralysie incomplète de la main droite, suite de saturnisme". C'est à dire une exposition au plomb. Cela vient-il de l'insalubrité du logement dans lequel je vivais enfant ? D'une conséquence de mes métiers : fumiste, badigeonneur. Je ne sais pas. Il n'est pas impossible que cela soit la cause de ma mort prématurée : je n'avais que 43 ans à mon décès, le 13 mai 1910 (acte 2028).

Jean, mon plus jeune frère, a aussi fait son service militaire. Entre 1901 et 1902, il a participé à la Campagne de Tunisie. Il est a été incorporé entre 1914 et 1919. Il semble avoir été détaché à la maison Péricaud. Je ne pense pas qu'il soit allé au front. Il était fondeur de plomb et est décédé à l'âge de 55 ans.

Après ce long détour, je vais vous parler de mes enfants, enfin de ceux dont je me souviens, tous nés à Paris :

  • Louis né en 1891
  • Susanne née en 1893
  • Eugène né en 1895
  • Alice née en 1902

Tous les quatre se sont mariés et ont eu des enfants. Mais je n'ai assisté à aucun de ces mariages. Leur mère, Joséphine, a quant à elle eu la chance d'y assister.

Je me suis inquiété du sort de mes fils pendant la "Grande Guerre". Louis a été réformé pour raisons médicales. Il est décédé jeune, comme moi, à 47 ans. Eugène a participé à cette guerre terrible. Il s'est engagé pour 5 ans en 1914, et il a fait la campagne contre l'Allemagne jusqu'en 1919. Je sais qu'il a été blessé, mais la date de cette blessure reste confuse. Puis il est entré dans la Gendarmerie. Je ne peux en dire plus. Le principal, c'est qu'il soit revenu vivant. Louis Poulain, le mari de Susanne, n'est pas allé au front, pour des raisons de santé. Il a été détaché dans une usine. Sylvain Guillaume, le mari d'Alice, était plus jeune et a été incorporé en 1921.

La "Grande Guerre" n'a pris ni mes fils ni mon gendre. Mais surtout parce qu'ils n'étaient pas en bonne santé, ce qui me laisse un goût amer.

Henri Freylinger est le Sosa 14, Génération IV de Début-Branche Poissonnier, c'est à dire l'arrière-grand-père d'un de mes beaux-frères.

Où vivait-il ?

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Brins d'histoire

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La transformation de Paris

Le plus gros de la transformation de Paris lieu entre 1850 et 1870, sous la conduite du Baron Haussmann, à la demande de Napoléon III, et se poursuit au début du XXe siècle. Elle passe par des expropriations, l'arasement de certaines buttes ou monceaux, l'ouverture de nouvelles voies. Des quartiers entiers sont détruits puis reconstruits. Paris absorbe ses faubourgs. Les douze anciens arrondissements laissent la place à vingt nouveaux arrondissements. 

Il s'agit d'adapter Paris au "monde moderne". Les réseaux d'eaux, de gaz, d'électricité sont construits. Des rues sont élargies. Il y a sans doute une visée sécuritaire derrière ces travaux - mieux contrôler Paris en cas d'insurrection. Mais ces transformations sont aussi le résultat des positions hygiénistes de l'époque. Il faut supprimer les "nids à choléra".

Plus de 25 000 habitants, presque tous ouvriers, contraints d'abandonner le centre de la ville furent repoussés vers les extrémités. Ce déplacement, qui suivit la progression des travaux dans le centre de Paris, fut une émigration forcée. La population se porta majoritairement dans les quartiers avoisinants l'ancien mur d'octroi, principalement vers les faubourgs du Temple, Saint-Antoine et Saint-Marceau, mais également en banlieue : dans les communes de Belleville, Ménilmontant, Charonne, Ternes, Montrouge, Vaugirard et Grenelle.

[clic sur l'image pour mieux la voir] - Quatre rues de Paris disparues après les travaux d'aménagement

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L'exposition universelle

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Alors même que Henri et Joséphine se marient, à Paris se déroule l'Exposition Universelle, dédiée au Centenaire de la Révolution, de mai à octobre 1889. Le monument le plus emblématique en est la Tour Eiffel. De nombreux pavillons sont consacrés aux progrès techniques dans tous les domaines. Mais on y trouve aussi un "Pavillon colonial" qui propose des "Exhibitions coloniales". Elle regroupe un peu plus de 60000 exposants, et reçoit plus de 32 millions de visiteurs. Lien vers la page Wikipedia.

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D
Il reste beaucoup de travail potentiel pour résoudre ce cold case, heureusement le temps, on l'a !
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J
Deux éléments me bloquent sur ce couple (et sur d'autres) : l'Etat civil suisse est mieux cadenassé que leur secret bancaire ! Et la période trop récente pour trouver beaucoup d'infos sur internet.