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Julien Forget naît le 14 décembre 1668 à Saint-Fiacre-sur-Maine (44, Loire-Atlantique). Il est fils de Laurent et Marguerite Debourdeaux. Ce sont des notables. Laurent Forget est marchand et maître arrimeur de vin.
"Ce solide gaillard est le fils de Laurent et de Marguerite Debourdeaux, originaires de la paroisse Saint Nicolas de Nantes, qui appartenaient à la petite bourgeoisie en tant qu'arrimeurs de vin.
Derrière Julien Forget, il faut chercher instinctivement l'ombre du capitaine Desmarestz dont il partagera toutes les aventures depuis le départ de la Martinique (octobre 1691), jusqu'à son naufrage et son exil à l'île d'Anjouan et sa retraite à l'île de la Réunion. C'est d'ailleurs Forget qui procède en personne à l'ondoiement de la propre fille de Desmarestz en 1698, étant par la même occasion, l'amant de la belle-sœur de celui-ci dont le mari est alors aux galères à Marseille. A l'instigation du Gouverneur de la Réunion, il quitte l'île le 28 novembre 1699 sur la Zélande, pour monter une entreprise de commerce interlope entre Madagascar, la Réunion et la Martinique.
De Madame Barrière, belle-sœur de Desmarestz, il eut une fille, Julienne, née le 12 mars 1699. Cette enfant sera abandonnée par son père."
"Le projet de Julien Forget rencontre un grand enthousiasme à la Martinique où les habitants rêvent de faire fortune dans le commerce maritime, à l'instar de Curaçao ou de la Jamaïque. Son succès doit aussi beaucoup à l'arrivée d'un de ses frères, Bonaventure Forget, avec un navire de Nantes dont une grande partie de la cargaison servira à cet armement. Il lui donne aussi son chirurgien, Joseph de Guigné, pour servir de subrécargue - voir note 1 - et veiller à la gestion de la cargaison pendant le voyage. Julien Forget part de la Martinique le 2 juillet 1700 avec un joli brigantin nommé non sans ironie l'Aventurier de 50 tonneaux et de 18 hommes d'équipage. L'aventure tourne court à Madagascar. Quoiqu'il ait pris toutes ses précautions, connaissant bien sa clientèle, à Fénérive, il ne peut empêcher que son brigantin ne tombe entre les griffes d'une petite bande de pirates anglais commandée par Georges Booth. Etant traité avec beaucoup d'humanité, il conserve ses livres, ses papiers et tout ce qu'il prétend lui appartenir, comme plusieurs barriques de rhum, de quoi acheter des vivres. On n'entend plus parler de lui par la suite. Le but de Forget était de mettre en place un circuit supplémentaire dans le cadre de la traite négrière avec des voyages en droiture - voir note 2 - où, à l'instar des Yankees, les Martiniquais auraient écoulé leurs eaux-de-vie en contrebande. Faire ce commerce avec des forbans est cependant dangereux, quatre négriers de Nouvelle-Angleterre ou de New-York disparaissent à la même époque."
Le corsaire agit sur lettre de marque délivrée au nom du roi (bien souvent, ce dernier n'était pas averti). Ce papier est un document par lequel un pays le reconnaît comme force militaire auxiliaire. Les corsaires agissent au service de leur pays. S'il est capturé, il exhibe ses lettres de marques, ce qui lui assure le sort d'un prisonnier de guerre et lui évite la corde. Le corsaire est tenu par sa lettre de marque, de n'attaquer exclusivement que les ennemis de son souverain, respectant les neutres et toujours ses propres concitoyens. En mer, il lui arrive quelque fois de ne pas avoir été informé de la paix survenue quelques jours auparavant, et en continuant son activité, il est traité tel un pirate. Quelques corsaires peu scrupuleux profitaient de ce papier officiel pour piller et tuer les marchands comme les pirates.
La piraterie est vieille comme le monde et existe toujours, tandis que les corsaires ont sévit durant trois siècles (du XVIè au XIXè siècle).
Un exemple de lettre de marque :
Le pirate agit pour son propre compte, c'est un hors-la-loi qui parcourt les mers et qui pille, viole et bien souvent tue sans distinction de nationalité. S'il est pris, on le pend haut et court. Haut pour que tout le monde le voit, et court pour économiser de la corde !
Le flibustier (ou " frère de la côte ") est un corsaire des Antilles qui va sus à l'Espagnol aux XVIIè et XVIIIè siècle (ce n'est pas un pirate !). Le mot apparaît à la fin du XVIIè siècle (Furetière, 1690), mais il est usité depuis Dutertre en 1667. Ce mot se traduit par "freebooter" en anglais ; le sens littéral signifie "libre butineur". En français, ce mot est devenu "friboutier", sans que l'on puisse savoir à quelle époque il est devenu "le flibustier".
Le boucanier est à l'origine un chasseur d'animaux sauvages. Il traite la viande par un procédé de fumage appelé boucanage appris des Indiens Arawak, et fait du commerce avec les peaux. A l'origine, les boucaniers occupent des terres sur l'île d'Hispaniola qui appartient à l'Espagne (aujourd'hui Haïti et la République Dominicaine). La raréfaction du gibier dans les îles ainsi que la tentative des espagnols d'évincer les boucaniers, leur font rejoindre la flibuste.
Le forban est un pirate qui se livre à des expéditions armées sur mer pour son propre compte, sans lettre de course.
Le contrebandier se livre à du commerce clandestin de marchandises prohibées ou pour lesquelles on n'a pas acquitté les droits de douane.
La "Barque"
Desmarestz et Forget arrivent sur une " Barque ", la Belestrelle, à Anjouan, une île de l'archipel des Comores, le 6 décembre 1696
Le trois-mâts barque est un navire portant un mât de misaine, un grand-mât et un mât de barque supportant seulement une brigantine.
Le "Brigantin"
Le 2 juillet 1700, Julien Forget quitte la Martinique à bord du brigantin "l'Aventure"
a = Le mestre
b = Voile de polacre sur mât de trinquet
Les Comores
L'Océan Indien
Note 1 : Le subrécargue désigne, dans l'activité de transport maritime, une personne responsable qui représente à bord d'un navire soit le propriétaire de la cargaison, soit le chargeur, soit l'armateur, soit encore l'affréteur. Il s'agit d'un agent exerçant une ou plusieurs fonctions spécifiques, qui est embarqué en supplément de l'équipage, en quelque sorte un passager d'honneur qui n'a pas d'obligations régulières et définies au contraire des hommes d'équipage. Retour texte
Note 2 : Le circuit en droiture consiste en un aller-retour direct (sauf escale nécessaire) entre la métropole et la colonie désignée. Le navire part avec de la marchandise vendue dans la colonie (aliments spécifiques, outils nécessaires au fonctionnement des colonies, bijoux, tissu fin pour les colons, tissu grossier pour les esclaves) puis effectue le trajet en sens inverse après s'être chargé de denrées coloniales (coton, sucre, cacao, café, indigo). Retour texte
Julien Forget est un cousin maternel d'Arsène Fournier, notre Sosa N° 1.
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