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Le Traité de Francfort 10 mai 1871

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Adolphe Thiers a été désigné comme "Chef du gouvernement exécutif de la République française" par l'Assemblée nationale issue des élections de février 1871. Sa première mission est de négocier le traité de Paix définitif, après l’Armistice signé le 28 janvier 1871.

Les indemnités de guerre

"ART. 7. - Le paiement de 500 millions aura lieu dans les trente jours qui suivront le rétablissement de l'autorité du gouvernement français dans la ville de Paris. Un milliard sera payé dans le courant de l'année et un demi-milliard au 1er mai 1872. Les trois derniers milliards resteront payables au 2 mars 1874, ainsi qu'il a été stipulé par le traité de paix préliminaire. A partir du 2 mars de l'année courante, les intérêts de ces 3 milliards de francs seront payés chaque année, le 3 mars, à raison de 5 % par an..."

Une indemnité de guerre chiffrée à six milliards de francs de l'époque. C'est une somme colossale qui équivaut à plus du quart du produit intérieur brut (PIB) de la France de cette époque. L'indemnité est réduite à cinq milliards. Il est convenu que les troupes d'occupation se retireront à mesure que sera versée l'indemnité.

En France, la consternation le dispute à la résignation et à la révolte. Une fois l'ordre revenu, c'est à dire une fois la Commune éradiquée, Adolphe Thiers, devenu président de la République, se consacre à la restauration de l'économie et en premier lieu au paiement des réparations. Paradoxalement, les réparations payées rubis sur l'ongle par les Français vont concourir à une grave crise économique qui va éclater en Allemagne en 1873 et perdurer pendant une vingtaine d'années. En effet, ces liquidités vont gonfler au-delà de toute mesure la masse monétaire en circulation en Allemagne à un moment où les grands propriétaires fonciers sont asphyxiés par la chute de leurs exportations vers le Royaume-Unis, suite à la concurrence des blés du Nouveau Monde. L'l'indemnité de guerre ayant été remboursée plus tôt que prévu, le dernier soldat allemand quitte la France le 16 septembre 1873. 

Les territoires annexés

"Article premier.
La distance de la ville de Belfort à la ligne de frontière, telle qu'elle a été d'abord proposée lors des négociations à Versailles, et telle qu'elle se trouve marquée sur la carte annexée à l'instrument ratifié du Traité des préliminaires du 26 février, est considérée comme indiquant la mesure du rayon qui, en vertu de la clause y relative du premier article des Préliminaires, doit rester à la France avec la ville et les fortifications de Belfort. Le Gouvernement allemand est disposé à élargir ce rayon de manière qu'il comprenne les cantons de Belfort, de Delle et de Giromagny, ainsi que la partie occidentale du canton de Fontaine, à l'ouest d'une ligne à tracer du point où le canal du Rhône au Rhin sort du canton de Delle, au sud de Montreux-le-Chàteau, jusqu'à la limite nord du canton entre Bourg et Félon, où cette ligne joindrait la limite est du canton de Giromagny.
..."

"Article 2.
Les sujets français, originaires des territoires cédés, domiciliés actuellement sur ce territoire, qui entendront conserver la nationalité française, jouiront jusqu'au 1er octobre 1872, et moyennant une déclaration préalable faite à l'autorité compétente, de la faculté de transporter leur domicile en France et de s'y fixer, sans que ce droit puisse être altéré par les lois sur le service militaire, auquel cas la qualité de citoyen français leur sera maintenue.
Ils seront libres de conserver leurs immeubles situés sur le territoire réuni à l'Allemagne.

Aucun habitant des territoires cédés ne pourra être poursuivi, inquiété ou recherché dans sa personne ou dans ses biens à raison de ses actes politiques ou militaires pendant la guerre."

Pour les Allemands, la cession des deux départements alsaciens est une revendication incontournable. Thiers a obtienu que la place forte de Belfort, qui a résisté au-delà de l'armistice, soit conservée à la France en échange du droit pour les Allemands de défiler à Paris à partir du 1er mars 1871.

Ils réclament aussi Metz et la Lorraine du nord bien que ces terres de culture française n'aient aucun motif d'appartenir à l'Allemagne. Cette revendication territoriale a surgi dès le début de la guerre.  Elle a été voulue par le roi Guillaume Ier comme par l'ensemble des officiers et le chef d'état-major von Moltke, comme une juste compensation pour tous les sacrifices de la guerre !  Le chancelier Bismarck était parfaitement conscient qu'elle empêcherait toute réconciliation mais il ne s'y opposa pas.

Le droit d'option

Dans les territoires annexés, les citoyens ont jusqu’au 1er octobre 1872 pour : soit choisir la France et émigrer en laissant leurs biens, soit rester sur place et devenir allemands. . Certains partiront, mais ayant perdu tous leurs biens, loin de leurs familles, reviendront.

La germanisation de l'Alsace et de la Lorraine du nord (aujourd'hui le département de la Moselle) va entraîner plusieurs dizaines de milliers d'habitants à quitter leur terre natale pour se réfugier en France. De nombreux Mosellans s'installent dans le département limitrophe de la Meurthe, qui prendra le nom de Meurthe-et-Moselle. 10000 à 12000 Alsaciens-Lorrains s'installeront comme colons en Algérie tandis que d'autres referont leur vie à Paris. Les célèbres brasseries alsaciennes qui ceinturent aujourd'hui la capitale perpétuent leur souvenir et leur nom : Lipp, Bofinger, Wepler, Zeyer... Le restaurant où se réunit chaque année l'académie Goncourt a aussi été fondé par un Alsacien, Charles Drouant, en 1880.

Seuls les français né dans les territoires annexés mais n'y vivant plus peuvent "opter" pour la nationalité allemande ou française. Ce sont essentiellement des militaires ou des prisonniers qui opteront pour la nationalité allemande. Pratiquement tous les autres opteront pour la nationalité française.

Le "droit d'option" est ouvert jusqu'au 1er octobre 1872. Droit ouvert uniquement aux alsaciens-mosellans qui ne résidaient pas en Alsace-Moselle. Rester signifiait acquérir d'office la nationalité allemande.

Les personnes concernées "optaient" par une déclaration au maire de leur lieu de domicile. Pour les couples mariés, l'option devait être faite individuellement. Pour les enfants mineurs (- 21 ans), le père ou la mère les déclaraient optants sur leur propre fiche d'option.

Les options pouvaient être manuscrites, ou être faites sur des fiches pré-remplies.

 

Nos "Sosa" optants

En 1871, aucun de nos ascendants directs ne vivaient encore en Alsace. Ils n’ont donc pas connu l’annexion de leur lieu de vie. Mais ils ont dû opter pour la nationalité française, selon les termes de l’article 2 du traité de Francfort

J’ai retrouvé les dates auxquelles ils ont fait valoir leur option pour la nationalité française.

  Prénom, Nom N° Sosa date et lieu de l'option

 

Johann Nicolaus Nehlig

(1810-1885)

54

3 mai 1872

Le Havre (76)

 

Catharina Sophia Nehlig

(1817-1903)

55

3 mai 1872

Le Havre (76)

 

Catharina Sophia Nehlig

1842-1931

27

22 mai 1872

Paris (75)

 

Christina Nehlig

1848-1890

(sœur de Catharina Sophia

ci-dessus)

-

23 mai 1872

Paris (75

 

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Les frontières de la France, après le traité de Francfort :

Le Traité de Francfort                 10 mai 1871

Des chansons emblématiques sur la perte de l'Alsace-Moselle (oubliez les fautes d'orthographe, le texte est suffisamment fort pour cela) : 

Dessins de Hansi : 

 

 

 

Qui est Hansi ?

Le texte complet du Traité (en premier le texte du Préliminaire, puis le texte du Traité)

Il y a quelques années, on trouvaient facilement les listes d'optants numérisées. Aujourd'hui, ce n'est plus vraiment le cas : l'accès à ces listes est désormais payant. Il ne faut pas oublier non plus que ces options, par définition, se faisaient hors du lieu de naissance, ce qui complique la recherche. Les fiches d'options sont conservées dans chaque site d'Archives Départementales. Les Archives nationales ont aussi ces fiches, mais elles ne sont pas numérisées. Geneanet a lancé une opération d'indexation de ces listes, mais tout n'est pas terminé.

Pour y accéder (gratuitement) : 

 

1870-1871 : Tous les articles
La guerre est déclarée Voir
Allemands ou Prussiens ? Voir
L'enchaînement des défaites (1) : Wissembourg Voir
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4 septembre 1870 - 10 mars 1871 : de la proclamation de la République au Traité de Paix Voir
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Le Traité de Francfort - Les territoires annexés - Le droit d'option -
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