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Narcisse Héloin (1814-1893)

Nous partons dans l'Aisne, sur les pas de Narcisse. Car aujourd'hui, c'est la Saint Narcisse. Un bien joli prénom.

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Branche Mauborgne

 

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Le narcisse ne fleurit que deux à trois semaines par an. C'est une courte période vie.

Moi, Narcisse Héloin, j'ai vécu plus longtemps, beaucoup plus longtemps ! Je suis né le 23 juin 1814 (acte 15) à Thenailles (02, Aisne), mais j'ai passé la plus grande partie de ma vie à Vervins (02, Aisne).

Je suis né dans une famille de manouvriers, de journaliers. J'ai longtemps travaillé à fabriquer des briques en argile, comme mon père Claude. Ma mère, Marie Adélaïde Hutin était couturière ou fileuse. Ils sont morts tous les deux alors que je n'avais que six ans. Mais j'étais un solide gaillard, et j'ai vécu...

J'ai rencontré Marie Anne Lalandre, et nous nous sommes mariés le 18 juillet 1833 (acte 69), à Vervins. Elle non plus n'avait pas eu une vie facile. Officiellement fille de Joseph et de Catherine Mansuelle. Mais à sa naissance son père Joseph avait disparu depuis fort longtemps. Elle n'avait pas deux ans quand sa mère est décédée.

Nous avons uni nos deux vies qui avaient si mal commencé, et nous avons fait notre chemin ensemble. Moi, manouvrier et ouvrier briquetier, et elle tricoteuse. Et bon an, mal, nous avons vécu ensemble pendant 59 ans 6 mois et 29 jours. Ce qui est très honorable !

Nous avons eu sept enfants : quatre garçons et trois filles. Nos deux premières filles sont nées le même jour : un cinq avril. En 1834 pour Hortense et en 1836 pour Julienne. Nous avons eu la grande joie d'être présents aux mariages de six de nos enfants. Et nous avons connu nombre de nos petits-enfants. A notre décès, seul Victor n'était pas marié, alors qu'il avait presque 38 ans. Nous n'avons pas été touchés par la terrible épidémie de choléra qui a ravagé plusieurs villages de l'Aisne en 1832. Dieu seul sait pourquoi !

Le malheur côtoie souvent le bonheur, et nous avons accompagné au cimetière nos trois aînés : Hortense qui avait 58 ans, Julienne qui n'avait que 30 ans et Narcisse si jeune lui aussi : il avait 32 ans.

Au cours de notre vie, nous avons connu beaucoup de bouleversements. Rois, Empereurs, Présidents de la République se sont succédé, ainsi que les révolutions, les émeutes, et même un coup d'Etat. Parfois nous étions un peu perdus ! Le coup le plus rude fut la guerre de 1870-1871. J'étais déjà trop vieux pour y participer. Je ne sais plus si mes fils sont partis à la guerre. Mais si c'est le cas, ils en sont revenus. L'Alsace et la Moselle ne sont pas très loin de chez nous.

Quand j'étais petit, Monsieur le curé m'a expliqué que j'étais né l'année même où Napoléon Ier a perdu sa dernière bataille à Laon. J'étais trop jeune pour me souvenir de son retour pendant ce qu'on a appelé les Cent-Jours. Mais j'aimais bien Napoléon Ier. Mon troisième fils, qui est né en 1846, se prénommait : "Eugène Napoléon".

Ma compagne de toujours, Marie Anne, est partie la première, le 16 février 1893 (acte 27). C'était si difficile de vivre sans elle ! Je l'ai suivie, et je suis mort le 12 août 1893 (acte 122). Nous avions tous les deux presque 80 ans. 

Là où je suis maintenant, j'ai pu voir arriver chacun de mes enfants. Aucun n'a vécu aussi longtemps que nous.

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Narcisse Héloin est le Sosa 120, génération VII, de Début-branche Mauborgne.

Où vivait-il ?

Source de la carte de 1855

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Narcisse vit au nord de la France, en Thiérache. La Thiérache est une région naturelle qui regroupe des terroirs de France et de Belgique où l'on retrouve des traits paysagers et architecturaux similaires : présence du bocage, de l'herbage, terrains vallonnés, habitat dispersé, maisons traditionnelles construites en pierres ou en briques avec des insertions en pierre et munies d'une toiture en ardoise. Située dans le nord-est du département de l'Aisne, elle déborde sur les départements français du Nord et des Ardennes, mais aussi sur les provinces belges de Hainaut et de Namur. Elle correspond globalement aux contreforts occidentaux du massif ardennais. Source

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[clic sur la carte pour mieux la voir] - La Thiérache en 1753

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[clic sur l'image pour voir le site d'où elle provient] - Nef de l'Eglise Notre-Dame de l'Assomption

 

Brins d'histoire

Narcisse Héloin (1814-1893)

Vervins, une ville Fortifiée

Au début du XIIe siècle, Vervins est une seigneurie appartenant à la famille de Coucy et relève du comté du Vermandois comme arrière-fief. Les Coucy resteront seigneur de Vervins pendant cinq siècles. Raoul Ier de Coucy, petit-fils de Thomas de Marle octroie à Vervins, une charte communale dite « loi de Vervins » en 1163, fixant les droits accordés à la ville. À la suite de la charte, Vervins s'établit sur l'éperon, comme un village neuf ceint d'une enceinte composée de vingt-deux tours et de trois portes. En 1209, une porte, menant à Fontaine, est ainsi mentionnée. Le village neuf de Vervins se structure progressivement en ville. En 1229, un château est établi dans la ville. Au début de la Guerre de Cent Ans, en 1339, les troupes du sire de Fauquemont, ainsi que celle du roi d'Angleterre n'osent pas s'attaquer à Vervins en raison de son enceinte fortifiée, mais ils ravagent la région en pillant et en incendiant.

Source

[clic sur l'image pour voir le site d'où elle provient] - Vervins en 1570
[clic sur l'image pour voir le site d'où elle provient] - Les fortifications aujourd'hui

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5 mai 1598 : Signature du Traité de Vervins

[clic sur l'image pour voir le site d'où elle provient] - Signature du traité

La signature de ce Traité s'insère à la fois dans les rivalités entre la France et l'Espagne, et dans les Guerres de Religion. L'Edit de Nantes est signé en avril 1598, et le traité de Vervins en mai 1598. Henri IV déclare la guerre à Philippe II (Espagne) en 1595. Les batailles ont des résultats variables : victoire des Français à Fontaine-Française, victoire des Espagnols à Calais et Amiens… Le pape Clément VIII veut réconcilier les deux souverains. Les négociations de paix s'ouvrent à Vervins le 9 février 1598. Le traité confirme et complète les clauses précédemment adoptées par le traité franco-espagnol du Cateau-Cambrésis, conclu le 3 avril 1559 entre les rois Philippe II d'Espagne et Henri II de France.

  • l'Espagne restitue à la France le Vermandois, une partie de la Picardie, la ville de Calais et Le Blavet (Port-Louis, Bretagne) ;
  • la France rend à l'Espagne le Charolais et diverses places fortes dont la France s'était emparée depuis le précédent traité, et renonçait à la suzeraineté sur la Flandre et l'Artois.
  • Henri IV, roi de Navarre de naissance, se refuse toutefois à entériner l'annexion de la Navarre "espagnole", réalisée en 1512 par Ferdinand II d'Aragon, arrière-grand-père de Philippe II, cette spoliation ayant été opérée à l'encontre de son propre arrière-grand-père maternel, le roi Jean III de Navarre.

Source

La bataille de Laon

La bataille de Laon est une opération de la campagne de France de 1814, dans la guerre de la Sixième Coalition. Elle eut lieu les 9 et 10 mars 1814, entre l'armée impériale française, commandée par Napoléon, et l'armée prussienne commandée par Gebhard Leberecht von Blücher.

Les Français sont vaincus dans la campagne de Russie en 1812 et celle d'Allemagne en 1813. En 1814, les Alliés décident de mettre fin aux guerres de la Sixième Coalition en envahissant la France. L'Empire français lutte désormais pour sa survie. En 1814, après une courte victoire contre les Prussiens à la bataille de Craonne le 7 mars, Napoléon Ier est défait lors de la bataille de Laon, les 9 et 10 mars suivants, amorce de sa chute.

[clic sur l'image pour voir le site d'où elle provient] - Retraite de Laon

 

Le 13 avril 1814, Napoléon signe le traité de Fontainebleau, c'est-à-dire la convention faite le 11 avril à Paris, par laquelle il abdique.

 

Source

Le choléra

Les principaux foyers des épidémies dans l'Aisne : en rouge.- - Vervins : en bleu

Le choléra est incontestablement la maladie épidémique la plus meurtrière du XIXe siècle. Originaire d’Inde, elle se manifeste en France à plusieurs reprises : 1832, 1849, 1853-1854, 1865-1866, 1873 et 1884.

L’épidémie de 1832 atteint la France à partir du 15 mars et dure jusqu’à la fin de l’automne. Dans l’Aisne, le premier cas apparaît le 5 avril à Chézy-sur-Marne et le 9 avril à Saint-Quentin. La commission sanitaire de la ville de Saint-Quentin décide de procéder à un arrosage d’eau chlorurée dans les rues de Saint-Quentin et à une inspection des "aliments exposés à la vente". Le 11 avril, la commission fait distribuer des "bruleries de cendres autour de la ville". Parmi ses recommandations, la commission préconise "d’être propre sur soi et dans son logement, de se nourrir principalement de viande et de soupe grasse, de boire de l’eau rougie, c’est-à-dire de l’eau à laquelle on aura ajouté un peu de bon vin naturel… ".

Le choléra frappe 464 communes du département (sur 837 à l’époque). Sur 513 000 habitants, plus de 30000 personnes sont atteintes, parmi lesquelles 15 589 sont hospitalisées. Le nombre de décès s’élève à 6 786, soit 1,32 % de la population totale (0,81 % dans l’Oise et 2,34 % à Paris).

La commune de Saint-Erme est une des communes les plus touchées de l’Aisne : 104 décès sur 1 800 habitants. Des familles entières disparaissent en quelques jours. Source

En 1854, le Choléra frappe Montbrehain. Ce village comptait à l'époque environ 2 000 habitants qui tiraient leurs ressources essentiellement du tissage et de l'agriculture. Cette épidémie a duré pratiquement 100 jours et 120 habitants de Montbrehain ont été victimes de cette maladie. Source

Relation de l'épidémie cholérique de Montbrehain (Aisne)

Un quatrain très en vogue en 1854 :

Tiens tes pattes au chaud,
Tiens vides tes boyaux,
Ne vois point Marguerite,
Du choléra tu seras quitte

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Petite histoire de l'Aisne en vidéo (7 minutes)

Les défis d'écriture

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