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Eugène Arnould et Marie Amélie Leconte

[clic] Dans quel monde vivaient-ils ?
Branche Arnould

Je m'appelle Eugène Arnould. Je suis né le 4 avril 1850 (acte 419) à Reims, dans la Marne. Mon enfance fut un peu "Rock'n Roll", pour employer un terme qui va vous parler. Ma mère est Françoise Raincourt, c'est certain. Mon père est, peut-être, Jean Marie Prosper Arnould. Je ne vais pas à nouveau vous raconter leur histoire, mais vous la retrouverez ici.

Il faut dire que ma mère avait eu aussi une enfance assez rocambolesque

J'ai quitté Reims assez vite, et je suis parti pour Paris. Je suis devenu facteur d'instruments de musique, plus précisément luthier, puis bijoutier. Et j'ai décidé de mener une vie calme, une vraie vie de famille, sans détours ou interrogations incessantes.

Cette nouvelle vie a commencé le 1er mars 1873 (vue 28/31, acte 170), c'est à dire pour vous il y a 151 ans. A Paris, j'ai épousé Marie Amélie Leconte, à la Mairie du XVIIe arrondissement. Nous avons eu sept enfants : six fils et une fille. Deux de nos fils, Louis et Camille, sont décédés à l'âge de deux ans. Nos autres enfants ont vécu, se sont mariés et ont eu à leur tour des enfants.

J'ai assisté au mariage de Georges en 1902, puis au mariage de Marcel en 1909. Quelques mois avant ma mort, j'ai assisté au mariage de Jeanne. Je suis décédé à Paris, le 13 septembre 1910 (vue 31/31, acte 3646). J'avais 60 ans. 

Je m'appelle Marie Amélie Leconte. Parfois on me donne "Aurélie" comme second prénom. J'ai toujours été étonnée d'entendre Eugène me raconter ses histoires de famille. Ma famille est beaucoup plus traditionnelle ! Je suis née le 1er octobre 1851 (vues 5 à 7/51), à Paris dans le VIIe arrondissement. Mon père Jean Baptiste et ma mère Reine Lolivrel étaient mariés, et s'il n'y avait pas eu l'incendie de tout l'Etat civil de Paris en 1871, je pense qu'on retrouverait facilement tous mes ancêtres. J'ai exercé le métier de modiste, puis je suis devenue bijoutière, activité que j'ai menée avec mon époux Eugène.

Je reprends le récit d'Eugène là où il s'est arrêté, ce 13 septembre 1910. Ma vie et celle de mes enfants se déroulaient normalement. Raymond s'est marié en 1913, Gaston a fait de même en 1914.

 

Puis est arrivé le 1er août 1914, et l'ordre de mobilisation générale. Mes quatre fils et mon gendre Joseph Fléché pouvaient être mobilisés. 

Imagine-t-on l'inquiétude d'une mère dans ces moments-là ? Imagine-t-on la foudre qui lui tombe sur la tête en entendants les mots "guerre", "mobilisation générale" ?

Joseph Fléché avait 43 ans en 1914. Il avait été réformé, lors de son service militaire, en raison de ses problèmes de santé. Mais il faudra attendre le 8 avril 1915 pour que sont statut de réformé soit confirmé.

Georges avait 34 ans en 1914. Il avait également des problèmes de santé et avait été classé dans les Services auxiliaires en 1906. En août 1916, il fut dirigé sur le dépôt des métallurgistes au 19 rue d'Estrées à Paris ; puis il fut affecté dans l'usine Schmit à Levallois entre 1918 et 1919. Il n'est donc pas parti au front.

Marcel avait 25 ans en 1914. Il avait été exempté par le conseil de révision puis classé dans les services auxiliaires en décembre 1914. Le 25 février 1915, il est rappelé à l'activité. Il est affecté à la 20e section de l'Etat Major. Il sera ensuite détaché aux Usines Grégoire à Paris, Puis muté le 6 août 1918 à l'usine Thomson Houston, toujours à Paris. Lui non plus n'a pas connu le front.

Raymond avait 23 ans en 1914. En 1909, l'année de ses 18 ans, il s'était engagé comme volontaire pour trois ans. Il a alors enchaîné des problèmes de santé, et s'est retrouvé balloté entre des exemptions, puis des remises en cause de ces exemptions. Entre 1914 et 1917, il est incorporé et part au front. En 1917, toujours en raison de ses problèmes de santé, il est affecté à la 20e section de l'Etat Major, où il finira la guerre.

Gaston avait 21 ans en 1914. D'abord ajourné, il fut rappelé en décembre 1914. Il fera toute les guerres dans des régiments d'infanterie coloniale. Il se bat sur le front de l'Est, et obtient de nombreuses décorations :

  • Médaille Roumaine
  • Médaille Commémorative de la Grande Guerre
  • Médaille interalliée dite de la Victoire
  • Médaille d'Orient
  • Médaille Commémorative Serbe.

Ils sont revenus ! J'étais entourée de mères en deuil, de veuves de guerre, d'orphelins de guerre... Mais, ils sont revenus... 

Et la vie a repris son cours. Marcel s'est marié une deuxième, puis une troisième fois. Gaston s'est marié lui aussi une deuxième fois. Et j'ai assisté à tous ces mariages. 

J'ai connu la douleur de perdre deux petits garçons, Louis en 1880, et Camille en 1885. Mais ensuite, et malgré la guerre, je n'ai plus connu cette douleur de perdre un de mes fils. J'ai connu nombre de mes petits-enfants.

Je suis décédée à Paris le 23 février 1938 (vue 20/31, acte 791), à l'âge de 86 ans. On commençait à nouveau à entendre des rumeurs de guerre, des bruits de bottes. Mais je suis partie...

[clic] sur la frise pour mieux la lire

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Eugène Arnould et Marie Amélie Leconte sont les Sosa 48 et 49, génération 6, de nos petits fils.

 

 

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V
Que les femmes soient fille, sœur ou mère, la guerre les aura marquées autant que leurs hommes ... La peur des bruits de canons et celui plus angoissant encore de la sonnette d'entrée qui souvent, trop souvent apporte la funeste nouvelle tant redoutée
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