En passant par la Lorraine... j'ai rencontré Florentin, qui vit le jour il y a tout juste 342 ans.
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Je m'appelle Florentin Billoret. J'ai passé une grande partie de ma vie à Bonnet, puis j'ai habité à Tourailles, près de Gondrecourt-le-Château, dans le Duché de Lorraine.
Mes parents s'appelaient Didier et Claire Thiriet. Je suis le troisième de leurs neuf enfants : six garçons et trois filles. Mon père a été marié une première fois, et a eu un fils, qui n'a pas vécu. Françoise Mast, sa première femme, est décédée à la suite de cette naissance. J'ai eu la chance que mes parents - Didier Billoret et Claire Thiriet - soient présents à mes deux mariages.
Mais avant de vous parler de ma vie, je vais vous parler de ma région : la Lorraine. Regardez cette imposante église, là où j'ai été baptisé. C'est l'église Saint-Florentin à Bonnet. Elle renferme des reliques de Saint-Florentin, celui dont je porte le prénom. Il était très connu, très aimé, et des pèlerins venaient pour espérer guérir de leurs "folies". Ils se baignaient dans la fontaine, ils touchaient son gisant... Cela mettait parfois un peu d'animation dans le village !
Je vis dans une région verdoyante, légèrement vallonée. Je suis laboureur : je laboure, je cultive, j'élève du bétail. Nous avons un potager, quelques poules, des lapins. Il nous arrive d'aller jusqu'à la grande rivière : la Meuse. C'est si beau, si calme...
Oui, ma région serait si belle, si nos "puissants" ne passaient pas leur temps à se faire la guerre et à profiter de notre plaine pour la traverser. Quand je suis né, notre région était envahie par l'armée française. Puis, ils sont partis. Le Duché de Lorraine est redevenu indépendant, sous la houlette du Saint-Empire Romain Germanique. Mais cela n'a pas duré, et les Français sont revenus. Nous avons à nouveau eu un Duc, Stanislas Ier qui, ma foi, n'est pas mauvais. Mais derrière lui, il y a Louis XV, le roi de France. Il se dit qu'à la mort de Stanislas, nous deviendrons français. Je ne sais pas. Quand je suis mort, Stanislas était toujours vivant.
Allez, parlons un peu de moi. Je suis né le 22 avril 1680 (1er acte, page gauche) à Bonnet. Là, j'ai épousé Françoise Mast le 1er décembre 1703 (dernier acte page gauche). Je sais... Vous avez remarqué que ma première femme et la première femme de mon père portent le même nom "Françoise Mast". Monsieur le curé a bien cherché, mais il n'a pas trouvé de lien de parenté. Il en existe peut-être un, mais très très lointain. Nous avons eu deux garçons et une fille, et aucun n'a vécu plus d'un an. Françoise a eu beaucoup de mal à survivre à tous ces décès. Elle est partie le 24 janvier 1711 (dernier acte page gauche), elle avait 32 ans.
Quelques mois plus tard, le 16 août 1711 (dernier acte page gauche), j'ai épousé Marie Langlois. J'avais 31 ans, elle avait 22 ans. Vous avez retrouvé nos quatre enfants, ceux dont je me souviens. Nous en avons peut-être eu d'autres, mais c'est si loin...
Antoine, notre aîné, qui deviendra un de vos ascendants. Et trois filles. Tous les quatre se marieront. J'ai assisté aux mariages de nos trois filles : Barbe, Christine et Jeanne. Mais pas au mariage d'Antoine. Il faut dire qu'à ma mort, il avait déjà 50 ans et n'était toujours pas marié ! Marie, leur mère a eu la chance d'assister aux quatre mariages. Malheureusement, j'ai aussi assisté aux l'enterrements de Barbe, qui avait 26 ans et de Christine, qui avait 40 ans. Quelle douleur pour des parents.
J'ai fini ma vie à Tourailles, le 24 juin 1762 (dernier acte page droite). J'avais 82 ans. Marie est décédée à Bonnet le 20 janvier 1766 (avant dernier acte page gauche). Elle avait 76 ans. Nous avons vécu 51 ans ensemble.
Florentin est notre Sosa 2020, Génération XI
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Il n'est pas besoin d'être un grand stratège pour comprendre que la Lorraine, tout comme l'Alsace, se trouve à un endroit-clé. Point de passage des invasions que ce soit de la France vers l'Allemagne ou de l'Allemagne vers la France.
Lorsque Florentin naît en 1680, et jusqu'en 1697, le duché de Lorraine est occupé par l'armée royale de Louis XIV. En 1697, le Traité de Ryswick lui rend son autonomie, et le duché repasse sous l'influence du Saint-Empire Romain Germanique.
Après quelques années de répit, une nouvelle guerre éclate : la Guerre de Succession de Pologne. Elle se termine par le Traité de Vienne. Au milieu d'autres tractations, on retrouve le Duché de Lorraine. François III, Duc de Lorraine, abandonne ses droits sur les duchés de Lorraine et de Bar et se voit offrir en échange le grand-duché de Toscane.
Stanislas Leszczynski, roi de Pologne déchu, prend possession des duchés de Bar et de Lorraine dès mars 1737. C'est comme un lot de consolation après qu'il a abandonné ses prétentions à la couronne de Pologne, octroyé par Louis XV, son gendre. Une clause du Traité prévoit qu'à la mort de Stanislas, la Lorraine reviendra à la France. Ce qui fut le cas en 1766.
Une vidéo (environ 15mn), sur Saint Florentin et l'église Saint-Florentin de Bonnet.
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