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Je fixe l’écran de mon ordinateur, comme si la solution à mes questions pouvait s’y afficher ! Plus de trente ans que je bute sur cette branche. Ma branche patronymique ! Joseph Bouchaud et Jeanne Fleurance. Joseph décède en 1728(avant dernier acte, page gauche). Jeanne décède en 1760(dernier acte page droite). Elle ne s'est pas remariée. Il sont nés vers 1685 et 1686, mais je ne sais pas où. Avant : rien ! Où sont-ils nés ? Quand se sont-ils mariés ? Qui sont leurs parents ? Je suis un peu vexée, car sur d’autres branches, je remonte bien plus haut… J’aurais besoin d’aide… Je sursaute : un bruit « Pop » et un petite fille d’une dizaine d’année est là, devant moi.
(Marie) Moi, moi, je peux vous aider. Je m’appelle Marie, et je suis née en 1715 à Gorges en Bretagne. (dernier acte, page gauche)
(Jean) Oh là petite sœur ! Tu te souviens de moi, Jean ? Moi aussi je suis né à Gorges, mais en 1711. Donc nos parents vivaient à Gorges. (dernier acte, page droite)
Je suis un peu perdue. Je vais parler, mais…
(Marguerite) Allons les enfants, un peu de calme ! Marguerite , je suis l’aînée de la famille. Je ne sais pas vraiment où et quand je suis née. Mais je suis bien votre aînée. Et lorsque j’épouse François Guitton en 1743, Monsieur le Curé écrit que je suis « native de Gorges ». (1er acte, page gauche)
(Jeanne) C’est pareil pour moi. Je ne sais plus trop quand et où je suis née. Mais lorsque j’épouse Martin Baron en 1728, Monsieur le Curé précise que nos parents habitent à La Haie-Fouassière. (1er acte, page gauche)
(Joseph) Quant à moi, Joseph, je suis né en 1718 à Monnières. (4e acte, page gauche)
(Louis) Et moi, je suis né en 1725 à La Haie-Fouassière. (4e acte, page droite)
J'ai la tête qui tourne. Nous sommes sept dans la pièce et je n’arrive toujours pas à placer un mot !
(Marguerite) La Haie-Fouassière, nous y avons tous vécu.
(Jeanne) Pour sûr, et certains d’entre nous y sont morts
(Jean, Marie) Moi, moi !
(Louis) Moi, je ne sais pas.
(Joseph) Tout cela est bien beau. Mais pourquoi sommes-nous là ?
Six paires d’yeux me lancent un regard interrogateur. Je peux enfin parler !
Vous êtes là parce que j’aimerais bien savoir où sont nés et où se sont mariés vos parents, Joseph Bouchaud et Jeanne Fleurance. Et qui étaient leurs parents.
Les réponses fusent : à Gorges, à Monnières, à La Haie-Fouassière…
Cherchez dans vos mémoires, un souvenir, un indice qui me ferait avancer…
(Jean) Moi, je sais quelque chose.
(Joseph) Et tu sais quoi, petit bonhomme ?
(Jean) Je sais qui est notre grand-père !
Quelques rires étouffés.
(Joseph) Et tu pourrais nous dire ce que tu sais et comment tu le sais ?
(Jean) Oui ! Mon parrain était notre grand-père paternel. Il s’appelait… Jean ! C’est Monsieur le Curé qui le dit ! C’est important, non ?
Oui, c’est important. Avant de te rencontrer, je ne connaissais pas Jean, votre grand-père paternel. Mais… cela ne me donne toujours pas la date et le lieu du mariage de vos parents.
(Marguerite) Nos parents étaient mariés !
Je le sais. Je n’en doute pas.
(Joseph) Si vous nous avez retrouvés, alors vous devez les retrouver.
Malheureusement, ce n’est pas si simple. En dehors de vos propres souvenirs, je ne vois plus où chercher. J’ai déjà effectué beaucoup de recherches. Les registres de la paroisse Saint-Martin de Gorges sont très peu lisibles. Une équipe a beaucoup travaillé sur les registres de votre région, mais personne n’a trouvé ce mariage. Ce mariage peut se trouver dans un registre illisible ou perdu. Ils se sont peut-être mariés dans une autre région…
(Marie) Alors plus d’espoir de savoir ?
Pour moi, non. Je pense que je ne trouverais pas. Il reste une possibilité : les archives des notaires. Mais d’une part, il y a des dizaines de notaires. Et d’autre part, leurs registres ne sont pas disponibles pour moi. Il faudrait que je me déplace, et que je me lance dans une longue, très longue recherche… Un jour, peut-être, si ces registres sont numérisés et si une intelligence artificielle peut les transcrire et indexer les noms...
(Marguerite) Mais de quoi vous parlez ?
Oups ! Je comprends que vous ne compreniez pas ce que je dis. Moi-même, je ne suis pas certaine de le comprendre…
(Jeanne) Allons, ne soyez pas triste ! Vous nous avez retrouvés, vous avez retrouvé nos parents et même notre grand-père paternel. Et grâce à vous tous les enfants de Joseph et Jeanne se sont rencontrés. Nous allons maintenant vous laisser à vos recherches. Ne nous en veuillez pas, nous avons beaucoup de choses à nous raconter.
(Louis) Oh oui ! Je n’ai pas de souvenirs, ou si peu… Et j’ai plein de questions à poser à mes sœurs et à mes frères. Au revoir.
(Joseph) Si un jour vous trouvez vos réponses, appelez nous, nous serons très heureux de les connaître. Au revoir…
Ils sont partis. Je suis à nouveau seule dans mon bureau, devant mon écran d'ordinateur. Je dois me faire une raison : je n’aurais sans doute jamais les réponses à mes questions !
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