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La figure traditionnelle de la femme dans les combats est celle de la vivandière et/ou cantinière. La vivandière est un terme utilisé sous le Premier Empire pour désigner les femmes suivant leurs maris soldats dans des régiments pour servir de personnels de service. Leur fonction était de blanchir le linge des soldats et de leur vendre quelques effets, destinés à améliorer leur quotidien, tel que du tabac ou de l'eau de vie. Le terme de cantinière est souvent associé à celui de vivandière, car il s'agissait de femmes servant dans l'armée. Les cantinières ont servi dans l'armée française jusqu'en 1913.
Au cours du Second Empire la cantinière a bénéficié d'un succès populaire, romancée, permettant de créer une iconographie virtuelle de l'armée française. Napoléon III double leur nombre en 1854, et elles ont servi aux côtés de leurs unités dans chaque campagne du Second Empire, notamment dans la Guerre de Crimée, la Seconde Guerre italienne d'indépendance, l'intervention française au Mexique, la colonisation de la Cochinchine, et la guerre franco-prussienne. Les cantinières furent présentes sur les deux fronts pendant la Commune de Paris.
La raison pour laquelle cette entreprise privée d'approvisionnement était nécessaire était principalement la défaillance du système logistique qui arrivait rarement à fournir aux troupes la nourriture, boissons et autres éléments, hormis les rations de base. Si les troupes ne peuvent s'approvisionner, alors le risque de désertion augmente. Le fait de permettre aux vivandières/cantinières de compléter les rations de l'armée permet ainsi de diminuer le risque de désertion et facilite la vie des troupes dans le camp.
Les soldats percevaient les cantinières comme généreuses, désintéressées, respectueuses, l'image même de la mère ou de la sœur.
[clic sur l'image pour la voir dans son contexte] Une cantinière française durant la guerre de Crimée en 1855, photographiée par Roger Fenton.
L'infirmière va devenir, après la ratification de la Convention de Genève de 1864, une figure prégnante des champs de bataille.
La première Convention de Genève, ayant lieu le 22 août 1864, est née de la volonté d’améliorer le sort des blessés sur le champ de bataille. Son origine est étroitement liée à celle de la Croix-Rouge. Toutes deux sont dues à l’initiative du genevois Henri Dunant, révolté par le triste sort des blessés après la bataille de Solférino (1859). En août 1864, la convention est signée par douze États européens : le Bade, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la France, la Hesse, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la Prusse, la Suisse et le Wurtemberg. La Norvège et la Suède s’y ajoutent en décembre. C’est la naissance officielle du droit international humanitaire. La convention protège le personnel de secours aux blessés : selon les termes de l’article 1, « les ambulances et les hôpitaux militaires seront reconnus neutres, et, comme tels, protégés et respectés par les belligérants ». Un signe distinctif, la croix rouge sur fond blanc, permet de distinguer les personnes venant en aide aux blessés.
Les infirmiers étaient essentiellement des hommes. Mais peu à peu, les femmes tinrent ce rôle. Dans les zones occupées en premier lieu. Puis sur les champs de batailles.
Metz, 1870
Entre 29mn et 35mn : Les blessés, l'infirmière
La Commune marque un tournant dans le rôle des femmes pendant un conflit. Nourrisseuse (la cantinière), soignante (l'infirmière), elle va devenir actrice des combats, dès le 18 mars 1871. Au grand étonnement - le plus souvent horrifié - des observateurs.
"... quelques bandes de gens sans aveu, auxquels se mêlent une douzaine de gamins et cinq à six femmes - et quelles femmes - parcourent les rues en vociférant." (Le Petit Journal du 19 mars 1871, page 3
"Les femmes, à Paris, sont fort turbulentes. Dans presque tous les ménages d'ouvriers, le soir, la femme dit tout haut son opinion politique, et souvent l'impose à son mari. On lit le journal en commun, et généralement on est très dur pour le pouvoir quel qu'il soit."
"Dans aucune autre ville je n'ai entendu le sexe faible trancher si impérieusement les questions gouvernementales".
Emile Zola, dans les journaux marseillais, La Cloche et Le Sémaphore, cité par Prosper-Olivier Lissagaray, dans "Histoire de la commune de 1871"
Les femmes s'organisent en comités d'arrondissement, elles créent des structures qui les réunissent : "Comité de vigilance des femmes du quartier Montmarte", "Club de la Boule noire", "Union des femmes pour la Défense de Paris et les soins aux blessés". Cette Union a au départ pour objet de structurer l'aide, le soutien et les soins aux combattants. Mais les thèmes des débats portent en germe le combat des féministes : éducation, travail, prostitution...
La présence des femmes aux côtés des insurgés appelle l'attention de la Commune sur les problèmes qu'elles rencontrent et les inégalités qu'elles subissent.
Mais des parisiennes iront au-delà des prises de positions politiques : elles prendront les armes et combattront avec les hommes.
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"Ces derniers jours, les actes d'héroïsme féminin se sont renouvelés.... un grand nombre de femmes ont combattu dans les rangs de la garde nationale...". Le Petit Journal du 11 avril 1871.
Elles seront aussi accusées d'avoir allumé les incendies de la Semaine sanglante, ce qui leur valut le surnom de "pétroleuses"
"Encore une pétroleuse. Vis-à-vis le numéro 27 de la rue Labruyère, les fantassins ont arrêté une citoyenne porteuse de flacons à pétrole, de petites bombes pleines de ce liquide ... Cette mégère a été passée par les armes".
Sur un point au moins les femmes ont connu le même sort que les hommes : arrestations, condamnations, voire exécutions sommaires... Plus de 1000 femmes passèrent en Conseil de guerre, et furent parfois lourdement condamnées.
"Parmi toutes ces femmes qui participèrent de façon active à la Commune de Paris, peu ont laissé des traces"...
La Commune n'a pas beaucoup fait avancer la cause des féministes. Elle ne prévoyait pas, par exemple, d'étendre le droit de vote aux femmes. Mais elle a fait émerger des femmes qui ont fait entendre une voix différente, un peu perdue au milieu des voix masculines... Mais des voix qui ne cesseront plus de vouloir se faire entendre.
Une grande partie de ce texte est inspirée du numéro spécial de la Revue française de Généalogie : 1870-1871, la guerre oubliée
France-Culture : Qui a voulu la guerre ? Les femmes dans la tourmente de 1870. Sujets abordés :
Boule de suif, Maupassant
Résumé :
Rouen, occupé par les Prussiens, durant la guerre de 1870. Des bourgeois tentent de fuir la ville en diligence. Parmi eux se trouve une prostituée, celle qu'on surnomme Boule de suif. Tous vont abuser de sa générosité et la forcer à céder au chantage sexuel d'un Prussien. Maupassant dresse ici un portrait inégalé de l'hypocrisie et de la lâcheté humaines. Il condamne sans appel la guerre et la classe dirigeante, paternaliste et profiteuse. Il nous communique toute sa tendresse pour une fille au grand coeur, symbole d'une résistance vouée à l'échec.
La Jument verte
Film franco-italien réalisé par Claude Autant-Lara, sorti en 1959, adapté du roman éponyme de Marcel Aymé.
Synopsis :
Une jument verte fait la fortune de son propriétaire, le maquignon Haudouin. Peu après la mort de ce dernier, la guerre de 1870 éclate. Un jour son voisin Zèphe Maloret dénonce Honoré, le fils Haudouin, franc-tireur, aux Prussiens. À la suite de cette dénonciation, leur capitaine entre chez les Haudouin et viole la mère alors qu'Honoré est caché sous le lit. Le ressentiment déjà existant entre les familles Haudouin et Maloret devient alors de la haine…
Lettre à une femme, Victor Hugo, Paris, janvier 1871
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