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Joseph Fleau (1781-1858)

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Le déroulé de sa vie

  • février 1781 : naissance à Luxé (Charente)
  • février 1805 : mariage à Saint-Amant-de-Boixe (Charente), avec Marie Jacob
  • octobre 1805 : naissance d'un fils, Jean, à Saint-Amant-de-Boixe (Charente)
  • janvier 1806 : arrivée au 6ème régiment d'infanterie de ligne. matricule 2240
  • avril 1806 : désertion
  • septembre 1807 : naissance d'une fille, Marie, à Saint-Amant-de-Boixe.
    • Je ne trouve pas la naissance de Marguerite, environ juillet 1809 à Saint-Amant-de-Boixe, selon son acte de décès. Peut-être est-ce Marie, mais elle aurait 4 ans en 1811, et non 2 ans.
  • août 1811 : décès de Marguerite, âgée de 1 an 11 mois à la citadelle de Saint-Martin-de-Ré.
[clic sur l'acte pour le voir dans le registre] Décès de Marguerite Fleau, le 14 août 1811 à Saint-Martin-de-Ré (17)

"L'an mil huit cent onze, le quatorze du mois d'août sur les six heures du soir, pardevant nous ... commune de Saint-Martin-de-Ré ... sont comparus ... lesquels nous ont déclaré que la nommée Fleaud Marguerite est décédée ce jour sur les deux heures du soir, à la citadelle de cette ville de Saint-Martin-de-Ré, âgée de un an onze mois, né au village de la Flèche, commune de Saint-Amant ... Charente, fille du citoyen Gabriel Fléaud, caporal au 7ème dépôt des conscrits réfractaires, et de citoyenne Marie Jacob son épouse ..."

  • décembre 1813 : naissance d'une fille, Françoise à Saint-Martin-de-Boixe
  • août 1816 : naissance d'une fille, Marguerite, à Saint-Martin-de-Boixe
  • septembre 1858 : décès de Gabriel Flaud/Fleau à Surgères (17)

Son parcours militaire

Ce qui me pose question, c'est son parcours militaire. En janvier 1806, il commence son service militaire au 6ème régiment d'infanterie de ligne. Il y est fusilier.

Pour retrouver la fiche : Mémoire des Hommes / Parcours individuels, côte GR 21 YC 51, registre matricule des sous-officiers et hommes de troupe de l'infanterie de ligne, 1802-1815 Fiche matricule du Registre du 6ème régiment de ligne (8 nivôse an III -8 novembre 1806), vue 410/567

Ce qui attire l’œil, c'est la mention "Déserté le 22 avril 1806". Il n'est pas le seul à avoir déserté à la même date. Sur la page du registre, ils sont trois :

 

Situation qui pourrait être banale, si, en août 1811 lors du décès de sa fille Marguerite, il n'était pas "caporal au 7ème dépôt des conscrits réfractaires".

Sans être spécialiste en "affaires militaires", passer de "fusilier", déserteur 4 mois après son incorporation en 1806, à Caporal en 1811, ne me semble pas logique.

Sauf :
- si la mention "Déserteur" est apposée par erreur
- ou s'il a bénéficié d'une amnistie. En effet sur la fiche qui suit la sienne, Jean Garraud, matricule 2241, il est noté : "a bénéficié de l'amnistie du 1er août 1807 et a été dirigé sur un autre corps, ainsi qu'il ... par la lettre de S. Ex. le Ministre d'Etat directeur général du 5 mars 1808". Cette amnistie, mentionnée sur une seule des trois fiches pourrait s’appliquer à ces trois fiches.

 

1806 en France

Napoléon Ier est Empereur depuis le 2 décembre 1804. La France sort victorieuse des guerres de la Troisième Coalition, mais est confrontée à la Quatrième Coalition, et aux batailles qui en découlent.

Depuis 1802 le Service Militaire dure 5 ans. Le remplacement est autorisé. Tous les jeunes gens âgés de 20 ans sont appelés au Chef-lieu de canton devant la commission de recrutement. Après les exemptions prévues par la loi, on procède au tirage au sort de ceux qui vont former le contingent requis (Archives - Série R), d'où l'origine de l'expression "tirer le bon numéro". Le remplacement n'est pas rendu par amitié mais fait l'objet d'un contrat, souvent notarié, où le fils d'une famille aisée achète son remplaçant.

La citadelle de Saint-Martin de Ré

Les levées "en masse" pour répondre aux besoins des différentes guerres suscitent toujours des réactions de rejet. Les hommes qui refusent de se présenter, les soldats qui désertent sont nombreux.

Les autorités militaires font une différence entre

  • réfractaire : l'homme ne s'est pas présenté
  • déserteur : l'homme s'est présenté, a intégré un régiment, puis s'est enfui.

Selon les époques, réfractaires et déserteurs connaissent le même sort lorsqu'ils sont (re)pris. Puis, on trouve des distinctions dans leurs peines.

Un arrêté très important du 19 vendémiaire an XII (12 octobre 1803) réglait alors les cas à la fois des déserteurs et des réfractaires.

"Il créait en effet, pour commencer, onze dépôts de conscrits réfractaires, à Lille, Givet, Luxembourg, Strasbourg, Besançon, Briançon, Perpignan, Baïonne (sic), Saint-Martin-de-Ré, Caen et Alexandrie (art. 1 et 2), constitués en compagnies de 160 conscrits réfractaires chacune (art. 3), dont les hommes seraient isolés des autres troupes, consignés dans leur caserne et surveillés (art. 6 à 9), soumis à des punitions disciplinaires spéciales selon une instruction à venir et pour leurs délits, déférés aux Conseils de guerre institués par la loi du 13 brumaire an V (3 novembre 1796) (art. 11), occupés à leur instruction militaire, à des corvées ou à d’autres travaux, auxquels leur zèle à se soumettre pouvait les rendre « dignes d’être incorporés dans l’armée » (art. 14 et 15). Puis pour les déserteurs condamnés pénalement, il instituait les peines du boulet et des travaux publics (art. 44), aux noms explicites, à subir dans une des dix places de guerre au moins désignées à cet effet pour la première, qui comprenait également le travail (titre VI), et dans des ateliers pour la seconde, moins dure (titre VII). La peine du boulet, finalement organisée en ateliers aussi, se mit en place rapidement comme en atteste une circulaire du 14 floréal an XII (4 mai 1804) relative à l’équipement de ses condamnés".

La citadelle de Saint-Martin-de-Ré :

Joseph Fleau (1781-1858)

Et pour revenir à Joseph Gabriel

La présence de son épouse et de ses enfants dans l'enceinte de la citadelle place Gabriel "du bon côté", c'est à dire du côté des gardiens des prisonniers.

S'il a déserté en 1806, il a de toute évidence été réintégré dans l'armée, sans trop de conséquences.

Après son passage à Saint-Martin-de-Ré, il rentre au pays, poursuit sa vie, et décède en 1858 à Surgères (Charente-Maritime)

Joseph Gabriel Fleau/Flaud est un ascendant de Début-Branche Verdon : Sosa 170, génération VIII.

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