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Des dizaines, des centaines de milliers de registres.
Auxquels ont a accès gratuitement en salle de lecture ou en ligne.
Qui recèlent les traces de la vie de nos ancêtres..
Qui, parfois, nous offrent des dessins, des textes surprenants.
Qui, souvent, ne se laissent pas approcher facilement.
Qui demandent des efforts de lecture, de transcription.
Mais qui nous permettent de brefs, mais intenses, moments de bonheur, quand, enfin on trouve l'acte, celui qui manquait, celui qui apporte LA preuve.
Je ne suis pas nostalgique des registres que l'on consultait en salle de lecture aux Archives Départementales. J'apprécie beaucoup la numérisation et la mise en ligne de tous ces registres. J'apprécie la facilité d'accès, mais aussi la possibilité d'agrandir une image pour mieux lire, de jouer sur la luminosité et le contraste pour en améliorer la qualité. Et aussi de pouvoir tourner les pages à toute vitesse, de pouvoir passer de la page 20 à la page 350 d'un seul clic, sans risquer de me voir réprimander (ou pire : me faire sortir), par l'archiviste de la salle de lecture.
Nous avons accès, via ces numérisations à un trésor fabuleux. Un trésor à portée de main. Même si, parfois, je râle toute seule devant mon ordi, face à un site qui est HS, une visionneuse qui prend largement son temps, un registre de plus de 3000 vues pas toujours reliées dans l'ordre chronologique... Je râle. Mais peu importe, les registres sont là, chez moi.
En 1990 - il y a prescription, donc je peux en parler - je suis allée à La Haie-Fouassière, en Loire-Atlantique. J'avais téléphoné pour prévenir de ma visite, et expliquer que je souhaitais consulter les registres d'Etat civil. A cette époque (la préhistoire), c'était la seule façon de faire : il fallait se déplacer. J'ai été très bien reçue. On m'a menée au grenier de la Mairie, et la jeune fille qui me guidait m'a dit : "Tout est là. Je vous laisse la clé, comme ça, vous partez et vous revenez quand vous voulez." J'étais comme une enfant enfermée dans un magasin de jouets. "Tout" était là : des registres dont le plus ancien était daté de 1529. Bien sûr, ce n'était pas très "sérieux" de me laisser là toute seule. Personne ne me connaissait. J'aurais pu... Par curiosité, j'ai ouvert le registre de 1529. Je voyais les pages, mais je ne comprenais pas un mot. Impression de me trouver devant un livre écrit en langue étrangère... Dans ce grenier, j'ai passé quatre jours fantastiques ! Et j'ai trouvé ce que je cherchais : mes racines paternelles.
Quelques années plus tard. Même scénario à la Mairie des Orres, dans les Hautes-Alpes. Là, on m'a menée dans la salle du Conseil municipal. Deux employées de la Mairie ont commencé à apporter les registres. Rapidement, toute la table en a été couverte. Et c'est grand une table de Conseil municipal. Je n'étais pas seule pour autant. Régulièrement, une employée de la Mairie venait me voir.
Souvenir aussi des Archives municipales du Havre. Je levais la tête, un employé arrivait, je lui disais ce que je cherchais, il disparaissait et revenait rapidement avec le bon registre.
Il n'y a pas que les registres d'Etat civil. Il y a aussi les registres des cimetières. J'avais pris contact avec la mairie de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis. J'explique que je cherche des informations sur Marie Thérèse Scheurwegh, inhumée à Saint-Ouen en 1940. C'est tout ce que je sais, aucune autre information. Perplexe, ma correspondante me dit qu'elle ne voit pas trop ce qu'elle peut faire. Et : "Ah, je sais, il faut que vous preniez rendez-vous avec le gardien du cimetière. Il a tous les registres des inhumations". Rendez-vous est pris, un samedi matin avec ce monsieur. Quelle matinée ! Cet homme était visiblement ravi que, pour une fois, quelqu'un s'intéresse à ses précieux registres. Il a rapidement trouvé l'inhumation, et donc la date et le lieu de décès, la date et le lieu de naissance, la dernière l'adresse de Marie Thérèse, l'identité de ses parents. Et il m'a expliqué qu'un regroupement de corps avait été fait quelques années après l'inhumation initiale. Huit personnes se trouvaient dans le même caveau. Et pour chacune, il a trouvé leur identité, leur filiation... Elles étaient toutes apparentées à Marie-Thérèse. Arrivée avec si peu d'information, je suis repartie les poches pleines de noms, de dates, de filiations... qui concernaient la branche de ma grand-mère paternelle. A partir de là (et après quelques années de recherches complémentaires...), j'ai pu remonter jusqu'à 1695 sur la branche de son père et 1630 sur la branche de sa mère. J'ai oublié le nom de ce monsieur. Je le vois encore, avec sa blouse grise, toute poussiéreuse : les registres n'étaient pas manipulés souvent ! Et encore aujourd'hui, je le remercie. Sans le savoir, cet homme fut pour moi un Passeur de Mémoire.
Article publié dans le cadre du ChallengeAZ 2020
Mon thème : "Mon univers généalogique"
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