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Marthe Bouchaud (1906-1979)

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Marthe Bouchaud naît le 16 décembre 1906 à Saint-Maur-des-Fossés (94, Val-de-Marne), au 6 boulevard de Créteil. Elle est fille de Louis et de Marie-Thérèse Scheurwegh.

Marthe est une sœur aînée de mon père André. C'est donc une tante paternelle, plus exactement notre "tata Marthe".

Marthe provoque un phénomène étrange en moi. Quand je vois ses photos, quand je pense à elle ou quand je veux écrire à son sujet... j'ai 15 ans ! Il n'y a rien à faire, je ne peux voir Marthe qu'avec mes yeux de gamine de 15 ans. Alors, je ne lutte pas, et je vous présente Marthe, telle que je la vois quand j'ai 15 ans !

Marthe est différente des femmes que je connais. En premier lieu, elle vit seule : pas de mari, pas d'enfants.  Elle a une vie de rêve : libre de faire ce que bon lui semble, libre de décider, d'aller et venir. Elle habite un tout petit appartement à Paris, dans le XVème arrondissement. Un appartement pour elle toute seule, qu'elle habite comme elle veut.

Vers 1925, elle affronte son père en se faisant couper les cheveux "à la garçonne". Ce qui lui vaut une belle gifle. Mais elle gagne son indépendance.

Marthe est secrétaire ! Pour une fille d'ouvriers, c'est un métier qui fait rêver. Les bureaux, les jolis tailleurs, les chaussures à talon, la machine à écrire... Et en plus, elle travaille à Sud-Aviation. On ne peut pas faire mieux : le joyau de l'industrie aéronautique française. Elle côtoie des pilotes de ligne sanglés dans leurs beaux uniformes !

Elle est un peu fantasque. Un jour, elle entreprend de scier les pieds de sa table "parce que c'est pas pratique une table trop haute, et ça prend trop de place". Ce qui laisse ma mère sans voix (ce qui est rare chez elle !). Puis, elle supprime définitivement la table. Je me souviens d'un repas pris chez elle : nous avons mangé sur la table à repasser. Pas vraiment pratique, mais une fois le repas terminé, clic-clac, plus de table ! Marthe est libre...

Mais moins hardie avec le temps. Mai 1968 : elle appelle André, son frère, au secours, car elle ne se sent plus en sécurité chez elle. J'arrive à convaincre mon père de le suivre dans l'opération de sauvetage. Mai 68, je le vois à la télévision, j'entends parler des grèves. Mais là, je vais plonger au cœur des "événements". La plongée ne sera pas bien profonde, mais tout de même... Nous voyons des cohortes de policiers équipés de casques, de boucliers, en rangs serrés. Et des dizaines de véhicules plus ou moins militaires. Nous passons sans problème. Ensuite, plein de jeunes qui déambulent : on est en début d'après-midi. Et des pancartes partout ! Une fontaine, complètement "redécorée" par des banderoles, des graffitis... Là, je suis directement "dans la télé". Nous récupérons Marthe et ses deux valises. Voyage de retour : je remplis mes yeux de ce que je vois. 

Plus tard, bien plus tard, j'ai appris que Marthe avait été mariée deux fois, et avait divorcé deux fois. Si je l'avais su quand j'avais 15 ans, je pense que son étoile aurait encore été plus brillante. Marthe n'a jamais eu d'enfants : choix ? Coup du sort ? Je ne sais pas.

 

Sa fratrie comportait cinq enfants : Georgette, née du premier mariage de Marie-Thérèse sa mère avec Charles Prévot, puis Marthe, Albertine, Louis et André, nés du mariage de Marie-Thérèse et Louis Bouchaud, son père. Je connaissais Georgette uniquement de nom. Elle était partie à Marseille en 1929, et je ne l'ai rencontrée qu'en 1964. Je connaissais Marthe et Louis. Mais je n'ai jamais rencontré Albertine. Elle était mariée, habitait la même ville que nous, avait sept enfants. Mais mon père André et Albertine étaient fâchés. Pourquoi ? Je n'ai jamais su, et cela aujourd'hui a peu d'importance. Si je parle de cette fratrie et de ses conflits, c'est parce que, au travers des photos que j'ai récupérées, j'ai réalisé que Marthe, toute sa vie, avait continué à voir chacun de ses frères et sœurs. Tout comme elle avait gardé des liens avec nos cousins paternels de Vertou (44), du côté "Bouchaud", toute une famille que je ne découvrirais qu'en 1967.

L'âge de la retraite est arrivé, et Marthe est partie vivre dans le sud, à une cinquantaine de kilomètres de sa sœur Georgette.

Marthe est décédée le 29 novembre 1979, à l'âge de 72 ans, à Châteaurenard (13, Bouches-du-Rhône). Si je pouvais la rencontrer aujourd'hui, elle serait une fabuleuse "Passeuse de mémoire".

Galerie de photos (toutes issues de ma collection personnelle)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Marthe Bouchaud est une grand-tante paternelle d'Arsène Fournier notre Sosa N° 1.

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