Au fil des lectures de registres, à la recherche de l'acte qui va tout débloquer, il m'arrive de trouver un acte, sans lien de parenté, mais étonnant.
C'est le cas de l'acte de mariage de Claude Paris et Rose Demontoussain, qui est célébré le 20 août 1738 (dernier acte page droite) à Navilly, en Saône-et-Loire (71).
Acte banal, mais qui devient nettement moins banal par la citation de l'Evêque de Philadelphie !
Il n'en faut pas plus pour que je m'octroie une pause dans ma recherche, et que je parte sur les traces de cet étrange Evêque de Philadelphie, perdu au fin fond de la campagne française.
La "lettre de recedo", envoyé par un curé autorisait un autre curé à célébrer un mariage, alors que les futurs époux ne dépendaient pas de sa paroisse.
Il doit bien y avoir une explication pour que Monseigneur l'illustrissime et révérendissime Evêque de Philadelphie prenne le temps d'envoyer depuis Besançon une lettre pour autoriser un mariage après la publication d'un seul ban.
Quand j'entends "Philadelphie", je pense "Etats-Unis d'Amérique". En réalité, il existe plusieurs "Philadelphia", et entre autres :
C'est sans doute la deuxième proposition qui est la bonne, car Philadelphie-Alasehir figure sur la liste des Evêchés "in partibus infidelium"
"L'évêché de Philadelphie est situé à Alasehir, en Turquie. Il faisait autrefois partie de l'Église de Philadelphie mentionnée dans le livre de l'Apocalypse dans le Nouveau Testament. Alasehir, anciennement connue sous le nom de Philadelphie, était l'une des sept églises de l'Asie Mineure mentionnée dans ce livre. Aujourd'hui, l'évêché de Philadelphie à Alasehir fait partie de l'Église orthodoxe grecque et est l'un des sièges métropolitains de cette Église en Turquie." (Source = Chat-GPT-4)
"In partibus infidelium", c'est-à-dire « dans les contrées des infidèles » en latin, est un titre honorifique désignant un ancien siège épiscopal de l'Église, désormais disparu, souvent situé en Afrique du Nord, au Proche-Orient ou en Grèce. Bien que sans fidèles, l'évêque in partibus est consacré, le titre lui étant donné pour justifier son élévation au rang d'évêque. Il peut alors être appelé à des fonctions administratives au sein de la curie romaine ou de la diplomatie vaticane, ou bien en tant qu'évêque auxiliaire ou comme titulaire d'une prélature personnelle. (source)
Plus rarement, la mutation à un siège "in partibus" joue le rôle de limogeage d'un évêque.
Et là, arrive Jacques Gaillot !
Et voilà comment, à partir d'une phrase dans un acte de 1738, je suis partie en Turquie, j'ai découvert les "lettres de recedo" et les évêchés "In partibus infidelium", j'ai obtenu une réponse cohérente de Chat-GPT, pour arriver à Jacques Gaillot en 1995 !
Le généalogie mène à tout !
Hasard... Le jour où j'ai rédigé cet article, nous avons appris le décès de Monseigneur Jacques Galliot, Evêque "in partibus" de Partenia, un diocèse de Mauritanie disparu au Ve siècle. Il avait 87 ans.
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