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1939-1945 (5) : Le Service du Travail Obligatoire (S.T.O.)

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J'ai effectué des recherches sur le STO, à la demande d'une amie. Son père était décédé, et elle avait trouvé des documents se rapportant à la période où il fut requis pour le STO.

Il fut happé par le STO le 30 juin 1943 et envoyé à Magdebourg, en Allemagne, pour travailler dans l’usine Schäffer et Budenberg. Cette entreprise fabriquait des accessoires pour chaudières et machines à vapeur et se reconvertit pendant la guerre dans la fabrication d'armement. Il ne quittera l’Allemagne qu’en avril 1945.

Comme tant d’autres, il parlera très peu de cette période de sa vie. Il parlera de ses copains d'infortune. Il parlera surtout de fabrication d'obus, des ouvriers si "maladroits" que les produits étaient souvent mis au rebut. Des comptages permanents auxquels les hommes étaient soumis. De la nourriture insuffisante pour répondre aux exigences du rythme de travail imposé.

Le sujet est toujours sensible. Démarrer cette recherche nécessite d'avoir l'accord de la personne elle-même, ou de ses descendants.

Voir ma page sur Paul Sannier, en particulier ce qui concerne la mise en place du STO et le débat mémoriel après la guerre :

1 - Les recherches

Il n’existe pas de listes rassemblant les noms des 600 000 français victimes en 1942, 1943, 1944 de la déportation pour le travail forcé en Allemagne nazie.


Le site Arolsen

Ce site, depuis plusieurs années, recense toutes les victimes du nazisme. C'est (à ma connaissance) le seul endroit où un travailleur requis français peut être retrouvé.

Nous partons sur les pas de Paul Sannier (1922-2013)

La page d'accueil est en français, mais le site est soit en allemand, soit en anglais.

Voir la vidéo

Il y a 3 entrées pour Paul Sannier. La première (que je n'ai pas filmée) fait apparaître son nom dans une liste. Cela permet de connaître ses dates d'arrivée et de départ : 3 juillet 1943 – 11 avril 1945.

La deuxième confirme ces dates, et on y trouve le nom de son "employeur" : Schäffer et Budenberg à Magdeburg.


La troisième semble être une suite de fiches de décomptes d'heures.

Le SHD de Caen

Les dossiers des Travailleurs requis pour le STO sont conservés au SHD de Caen. Mais, aucune liste d'origine française trouvée, donc aucune référence, aucun numéro de dossier.

J'ai donc tenté la voie "courrier". J'ai envoyé un mail au SHD de Caen, en précisant l'identité de la personne, ses dates et lieux de naissance et de décès, ses dates d'arrivée et de départ dans le cadre du STO, le lieu où il était stationné.

J'ai reçu assez rapidement une réponse. Moyennant quelques euros, j'ai reçu les photocopies du dossier. Honnêtement, elles ne m'ont pas appris beaucoup de choses nouvelles : fiche médicale, demande de passeport… Il y avait une photo. Et cette fiche, qui fait froid dans le dos !
 

 

2 – Mes conclusions

On ne se lance pas dans la recherche du parcours d'un français requis pour le STO comme on part à la recherche d'un soldat de Napoléon ou d'un "Poilu" Mort pour la France. S'assurer de l'accord de la famille est essentiel.

Le fait de ne pas trouver de listes, de références pour les dossiers est un indice que le débat mémoriel n'est pas terminé.

Il faut s'appuyer sur la mémoire familiale, sur les documents, les lettres, les photos qui souvent ont été conservés par la personne.

Mais il existe des sites pour rappeler leur histoire :

Tout, tout, tout sur ce blog, en cliquant sur ce texte

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Raconter sa généalogie

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