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Fils d'un ingénieur des Ponts-et-Chaussées nancéien, Raymond Poincaré commença ses études dans sa ville natale. C'est là qu'il assista, à l'âge de dix ans, à l'invasion des armées prussiennes, souvenir qui devait le marquer profondément. Après avoir achevé ses études secondaires au Lycée Louis-le-Grand à Paris, il entreprit des études de droit. Il devint avocat au barreau de Paris en 1880 et obtint en 1883 le titre de docteur en droit.
Il entama parallèlement une carrière politique. Député (1887), puis sénateur (1903) de la Meuse, il se spécialisa au Parlement dans les questions financières. Rapporteur de la commission des finances au moment du scandale de Panama, et tandis que le discrédit frappait une large part de la classe politique, il allait connaître une promotion précoce aux responsabilités ministérielles. Il n'était âgé que de trente-deux ans, lorsqu'il fut nommé, en 1892, ministre de l'Instruction publique, sous l'étiquette progressiste. L'année suivante, il accéda au ministère-clef des finances qu'il devait occuper de nouveau à plusieurs reprises en 1895 et 1896.
Aux périodes conflictuelles de l'histoire politique de la IIIe République, lors de l'affaire Dreyfus notamment, ou sous le ministère Combes, Poincaré se tint toujours en retrait des querelles, soucieux de soigner son image d'homme de consensus. Il passait d'ailleurs aux yeux de la gauche pour un vrai républicain, grâce à l'attachement qu'il témoignait aux institutions et à la laïcité, tandis qu'il gagnait les faveurs de la droite par son patriotisme de lorrain et l'opposition qu'il manifesta au projet d'impôt sur le revenu du radical Joseph Caillaux. A la chute de ce dernier, en janvier 1912, il fut appelé par Armand Fallières à former le nouveau gouvernement où il prit pour lui-même le portefeuille des Affaires étrangères. Mais dès l'année suivante, il posa sa candidature à la présidence de la République et fut élu à la magistrature suprême en janvier 1913.
Pendant la guerre, il devait incarner l'unité de la nation, appelant dès le mois d'août 1914 à "l'union sacrée" de tous les Français. Il quitta l'Élysée en 1920, auréolé d'un prestige largement dû à l'autorité dont il avait su faire preuve lors du règlement de la paix.
Pendant dix ans encore, il devait jouer un rôle politique de premier plan. Perçu comme un "recours", un "homme providentiel", il fut en effet, à deux reprises, de 1922 à 1924, puis de 1926 à 1929, lors de périodes critiques, chargé de la Présidence du Conseil. En 1928, Poincaré parvint sur son seul nom à rétablir la confiance des milieux financiers, qu'avait ébranlée l'arrivée au pouvoir du Cartel des gauches. Pour sauver la monnaie, stimuler les exportations et réduire la dette de l'État, il stabilisa le franc au cinquième de sa valeur de 1914 : le franc Poincaré avait remplacé le franc Germinal. Il se retira définitivement en 1929 pour des raisons de santé.
Raymond Poincaré avait été élu à l'Académie française le 18 mars 1909. Il obtint au premier tour 20 voix au fauteuil d'Émile Gebhart, contre 11 à son concurrent Schlumberger. Son élection succédait à celle de son cousin germain, le mathématicien Henri Poincaré. La droite de l'Académie, hostile à Raymond Poincaré, avait fait élire le scientifique, pensant à tort que deux membres de la même famille ne pouvaient être élus coup sur coup.
Reçu le 9 décembre 1909 par l'historien Ernest Laville, Raymond Poincaré devait à son tour recevoir le maréchal Foch en 1920. Bien qu'étant alors Président de la République et, partant, protecteur de l'Académie, il se comporta ce jour-là, situation unique, comme un simple académicien et revêtit l'habit vert pour accueillir le héros de la Marne qui, lui, portait son uniforme militaire.
Raymond Poincaré est un cousin maternel de notre Sosa N° 1, Arsène Fournier
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